C’est une amie de François Hascher qui a décidé de sauver les chevaux, le 20 mars dernier. « Elle était horrifiée par les conditions de vie de ces neuf chevaux, introduit-il. Ils étaient entassés dans une grange sombre. Ils ne sortaient jamais. Ils avaient très peu de nourriture et souffraient de nombreuses maladies de peau. Lorsqu’on les a sortis de la grange, ils tenaient à peine sur leur jambe. Ils ont brouté un peu d’herbe, tous étonnés d’en voir et puis se sont affalés à terre. Princesse n’arrivait pas à se relever. Il lui a fallu un quart pour avoir la force de tenir debout. »
L’un des chevaux est borgne, un autre, un Frison est très maigre : il doit rependre au moins 200 kilos. Vizir, un étalon, est actuellement soigné à la clinique vétérinaire pour un grave problème au pénis.
Deux des chevaux à leur arrivée, il y a un mois
L’ASBL Aide aux Animaux n’est pas un refuge. L’action de sauvetage n’a pas été menée sur une décision de la justice, il s’agit d’une initiative personnelle. « On a racheté les chevaux à leur propriétaire. Interpeller le ministre du bien-être animal ou la justice, est une procédure lourde et longue, regrette François Hascher. Parfois, lorsqu’on arrive au terme, les animaux sont morts… Et puis les refuges officiels sont déjà complets. Nous avons donc décidé d’agir avec nos propres moyens. »
L’amie de François a recueilli chez elle deux chevaux. Il en restait sept pour lesquels François Haschet et Béatrice Vanderhoeven se sont démenés. « Habituellement, nous n’accueillons pas de chevaux, mais là, dans l’urgence, il fallait trouver une solution. »
Les deux complices ont donc décidé de louer une prairie située à côté de chez eux. « Nous avons dû l’équiper en clôtures et en abreuvoirs. Nous espérons louer une seconde prairie prochainement afin que les chevaux aient plus de place et que l’herbe ait le temps de repousser. Nous complétons leur alimentation avec des grains, du picotin et du foin. »
Après un mois de soins, les chevaux se portent mieux
Des investissements qui ont évidemment un coût : « Nous atteignons les 10.000 euros de dépenses, en incluant certains coûts liés au sauvetage de la Greide » soupire François Hascher.
L’ASBL Aide aux Animaux a dû également engager pas mal de dépenses pour soigner les chevaux :« Tant du côté des vétérinaires que du maréchal-ferrant, nous avons trouvé de très chouettes professionnels qui nous ont fait de très bas prix, mais il faut acheter les médicaments » précise Béatrice. Depuis qu’ils sont au grand air à Ben-Ahin, et grâce aux bons soins de l’association, les sept chevaux reprennent tout doucement vigueur. « Nous les proposerons à l’adoption lorsqu’ils seront en meilleure forme : dans deux mois pour certains, peut-être plus tard pour d’autres. Notre souhait est qu’ils puissent passer une retraite heureuse : ils ont assez souffert comme ça » conclut François Hascher.