Ce sont les rongeurs (rats, hamsters...) que l’on retrouve en plus grand nombre dans les laboratoires des universités ou des firmes pharmaceutiques. Selon les chiffres qui viennent d’être publiés par le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement, en charge du bien-être animal, 178.881 de ces bestioles ont été utilisées l’an dernier dans ces laboratoires installés en Wallonie. A elles seules, elles représentent 62,5 % des 286.252 animaux utilisés rien durant l’année 2014. Viennent ensuite les poissons (61.580) et les lapins (42.716). Les animaux « agricoles » (vaches, cochons, ânes, chèvres... 1.432), les oiseaux (1.229), les amphibiens et les reptiles (337), les chiens et chats (30 et 31) et même des lamas (16), utilisés depuis peu par l’université de Liège, viennent compléter le panel de ces animaux destinés à la recherche et aux tests de médicaments. Parmi tous ces animaux, 0,4 % (1.135) sont des animaux réutilisés.
Chaque année, les établissements agréés qui utilisent des animaux dans les expériences doivent remettre les données statistiques concernant le nombre d’animaux qu’ils ont utilisés dans des expériences. Même s’ils n’ont pas effectué d’expériences sur des animaux, ces établissements doivent en informer le service compétent du SPW. En 2014, sur les 74 établissements utilisateurs 8% (6) n’ont pas effectué d’expériences sur animaux.
En Belgique, c’est une loi de 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux ainsi que l’arrêté royal du 29 mai 2013 relatif à la protection des animaux d’expérience qui obligent les établissements qui utilisent des animaux à des fins expérimentales à devoir les réglementer.
En Wallonie, ce sont essentiellement les laboratoires des universités ainsi que les firmes pharmaceutiques (GSK, UCB...) qui sont concernées par cette mesure.
En 2014, 94.000 animaux ont servi à la recherche fondamentale (ou scientifique), 80.000 dans la recherche appliquée (recherche de traitement), et 98.000 dans les tests et la production de routine. Enfin 13.000 étaient destinés à l’enseignement.
Méthodes alternatives
Pour les défenseurs des animaux, ceux-ci sont évidemment encore beaucoup trop nombreux à finir dans ces laboratoires. « D’autant plus», explique le D r Edgard Vandeput, de l’association Animal Rights, « que la loi impose désormais d’utiliser des méthodes alternatives chaque fois que c’est possible. Et le nombre d’animaux de laboratoire ne diminue pourtant pas. En outre, les résultats obtenus sur eux ne sont généralement pas transposables. Sur 10 médicaments testés sur deux espèces animales, il y en a moins de un qui va fonctionner sur l’humain».
A l’Université de Liège, lors de l’acquisition d’alpagas, des animaux proches des lamas, on expliquait que ceux-ci, en raison de propriétés très particulières, donnaient la possibilité de faire progresser la science et la recherche contre le cancer.