À la police, on ne compte que six chiens détecteurs d’explosifs. C’est trop peu pour le ministre de l’Intérieur qui tient à renforcer le dispositif. Si deux maîtres-chiens sont actuellement en formation, un nouveau recrutement est en cours. Et signe que la sécurité n’a pas de prix, le coût pour un chien est estimé à 70.000 euros.
De tout temps, le chien a été considéré comme le meilleur ami de l’homme. Il s’avère aussi un fidèle allié dans la lutte contre le terrorisme. Ses capacités olfactives lui permettent de détecter des substances explosives, invisibles à l’œil nu. Et pourtant lorsque l’on parle de chiens dits « explosifs » à la police, on ne peut guère parler d’un régiment. Ils ne sont pas assez alors que les opérations ne cessent d’augmenter.
Mais la donne a changé depuis les attentats meurtriers de Bruxelles, le 22 mars dernier. Estimant que « leur nombre est insuffisant et ne permet pas de répondre aux missions», Jan Jambon, ministre de l’Intérieur, tient à renforcer le cadre organique de l’appui canin de la police fédérale. En commençant par une réorganisation, en plus des trois maîtres-chiens faisant partie des unités spéciales, une équipe de la police aéroportuaire et deux des polices des chemins de fer s’ajoutent au cadre. Sauf que ce dernier prévoit huit emplois et que l’on compte actuellement six maîtres-chiens travaillant avec neuf chiens spécialisés dans la recherche de substances susceptibles d’exploser.
L’élu de la N-VA veut ainsi « augmenter le cadre à onze maîtres-chiens ». Selon son cabinet, deux nouvelles recrues sont en formation depuis le 1 er septembre. Et le recrutement de personnel est en cours.
900 heures de formation
Rendre ces canidés opérationnels a un coût. 70.000 euros estimés pour chaque chien. « Ceci inclut les frais pour un maître-chien, y compris tous les frais concernant le chien, le matériel, le véhicule, les chenils, ses vaccins ou encore les frais de vétérinaires. » Quant à la formation, elle se déroule en interne. Durant 900 heures, les chiens sont testés sur l’obéissance, la reconnaissance d’odeurs tels que la dynamite, le trinitrotoluène (TNT) ou formex pour les plus connues. Enfin, la troisième phase de leur apprentissage porte sur un travail de recherche.
Les policiers ne se sépareront de ces chiens hautement qualifiés qu’après neuf, voire dix ans de service lorsque l’âge ne leur permet plus d’assumer leurs tâches. Ou bien plus tôt pour des raisons médicales. En général, ils sont repris comme chien de famille par leur propre maître-chien. Si, pour une raison ou une autre, ceci n’est pas possible, ils sont alors placés dans une famille d’accueil même si le plus souvent, l’animal trouve refuge auprès de la famille d’un autre maître-chien ou d’un de ses collègues de la police. Ce n’est que plus rarement que des civils s’étant proposés spontanément recueillent ces animaux.