Ce mercredi, une importante opération de saisie d’animaux s’est déroulée dans une ferme d’Isle-le-Pré, un village de l’entité de Bastogne. Huit bovins, très mal en point, ont été emmenés par deux ASBL de protection des animaux. Cette saisie fait suite à plusieurs plaintes et de nombreux problèmes sanitaires relevés lors de différentes inspections vétérinaires.
« Il y a eu plusieurs procès-verbaux, des mises en garde… Mais rien n’a jamais bougé. Cela fait de nombreux mois que l’Unité du Bien-être animal du SPW et l’AFSCA sont sur ce dossier », explique Marie-Laurence Hamaide, la vice-présidente de l’association Animaux en Péril. « De plus, cet éleveur n’a plus de statut IBR permettant de pratiquer la vente de ces bêtes. On se demande donc ce qu’il fait de tout son élevage… » Voyant que l’éleveur ne prenait pas les mises en garde au sérieux, une saisie a été effectuée ce mercredi dans l’élevage bastognard. « Nous avons récupéré huit bovins dont plusieurs veaux », explique la vice-présidente de l’ASBL. « Les bêtes saisies ont été choisies par les inspecteurs du SPW présents sur place. Ils ont sélectionné les plus mal en point mais il y avait encore environ 200 bêtes sur place. Dans la ferme, il y avait également un tas de cadavres à proximité de l’étable. Selon certaines sources, l’éleveur aurait laissé mourir des centaines de bêtes ces derniers temps. »
Les bêtes saisies étaient à l’article de la mort. « Tous les bovins emmenés étaient infestés de parasites internes et externes, comme la gale. Veaux et vaches souffrent également d’une diarrhée très aiguë. Il faut dire que la propreté des bêtes et de leur étable était difficilement acceptable ! Les vaches étaient couvertes d’une couche de boue et d’excréments. Elles étaient couchées dans une sorte de mélasse immonde. Sans parler de leur maigreur proche de la cachexie » (un affaiblissement profond de l’organisme, lié à une dénutrition très importante, Ndlr). Une des vaches souffre également d’une luxation du genou et d’une rupture du ligament. « Et ce depuis plusieurs mois », précise Marie-Laurence Hamaide. « Nous allons peut-être devoir l’euthanasier. Les veaux ont été placés en quarantaine dans nos deux associations. Deux d’entre eux sont malingres et peinent à se mettre de bout. Ils ont dû être mis sous perfusion. »
Après avoir effectué l’opération et soigner les bêtes saisies, l’ASBL se pose maintenant des questions concernant le reste de l’élevage. « Tous les bovins ont besoin de soins. Aucune bête ne peut survivre dans ces conditions… », conclut-elle.
Contacté par téléphone, l’Unité Bien-être animal du Service public de Wallonie était forcément au courant de cette saisie et du dossier à l’encontre de cette agriculteur. L’Uniteén’a néanmoins pas voulu commenter l’affaire pour la simple et bonne raison que le dossier est actuellement dans les mains du parquet. Une instruction est en cours à l’encontre de cet éleveur, nous confirme-t-on.
L’ASBL « Animaux en péril » a également annoncé qu’elle allait porter plainte contre l’éleveur bastognard. « Nous nous portons partie civile devant le tribunal correctionnel », assure Marie-Laurence Hamaide, la vice-président de l’association.