Allons-nous devoir payer deux fois plus cher nos chiens à partir de 2018 ? C’est ce que laisse entendre le secteur de l’élevage canin si le projet de réforme du ministre wallon du Bien-être animal, Carlo Di Antonio, passe tel quel.
« Actuellement, je commercialise environ 600 chiens par an : 500 que j’achète auprès de particuliers en Belgique ou d’élevages à l’étranger et 100 que j’élève moi-même. J’ai 20 femelles qui ont deux portées par an », résume le spécialiste canin.
Il a fait ses calculs selon les nouvelles règles qui devraient entrer en vigueur à partir de 2018, avec une période transitoire. Ses femelles ne pourront plus à terme avoir qu’une seule portée par an. Avec une moyenne de trois chiots par chienne, cela fait donc une soixantaine de naissances annuelles. Or ce chiffre dicte directement le nombre de chiens que Léonard Monami peut acquérir en vue de les revendre par la suite.
De 600 à 66 ventes
« La limite est fixée à 10 %. Dans mon cas, je ne pourrai acheter que six chiens. Et donc, je pourrai vendre une grosse soixantaine d’animaux contre 600 actuellement », déplore-t-il. Vu ses coûts de fonctionnement, l’éleveur estime que cela n’en vaut plus la peine.
D’après lui, des confrères devraient imiter son exemple. « En Wallonie, notre secteur représente une trentaine d’emplois», rappelle-t-il. Ceux qui maintiendront leurs activités devraient dès lors augmenter leurs prix, d’autant que la réforme concoctée par le ministre prévoit une taxe supplémentaire pour les refuges. « Le prix des chiens à vendre va doubler. La demande devrait rester la même ou légèrement baisser tandis que l’offre va chuter», prévient Léonard Monami. Selon lui, les amateurs d’animaux pourront toujours se rabattre sur les éleveurs en Flandre ou à l’étranger pour s’offrir un compagnon à quatre pattes.